Avez-vous pensé à vous reconvertir dans le secteur du bâtiment?


 

AVEZ-VOUS PENSÉ À VOUS RECONVERTIR DANS LE SECTEUR DU BÂTIMENT ?

MESDAMES, MESSIEURS, PENSEZ Y !

 

Pour mieux comprendre les enjeux du secteur, lisez l’interview d’Olivier Salleron, Président de la Fédération Française du Bâtiment

La crise sanitaire a-t-elle eu un impact sur le bâtiment ?

Non, l’impact a été relativement faible : entre la forme de la filière et les aides gouvernementales, nous avons pu conserver nos effectifs permanents entre le premier confinement et fin 2020, soit 1,2 million d’emplois. Nous avons perdu entre 10 000 et 15 000 intérimaires mais connu une croissance de 10% d’alternants. Un indicateur fiable de l’état de l’activité, car même si les aides de l’État nous encouragent, ce sont nos carnets de commandes pleins qui poussent l’apprentissage et la professionnalisation. Et, actuellement, nous sommes en recherche de nouveaux talents dans tous les corps de métiers.
 

Quelles sont les causes d’une telle forme ?

Le bâtiment a commencé à relever la tête en 2017, porté par le plan gouvernemental de rénovation énergétique des bâtiments, qui représente désormais 55% de notre chiffre d’affaires. Nous étions déjà en situation de plein emploi lorsque la crise sanitaire a commencé, mais au global, elle n’a pas freiné notre activité. Les artisans et entrepreneurs ont tenu, lors du premier confinement, grâce au chômage partiel et nous nous sommes très vite organisés pour travailler avec la mise en place des mesures sanitaires, même pendant le second confinement. Les chantiers ont donc continué et nous avons bénéficié, en plus de la rénovation énergétique, de la demande de travaux élevée chez les Français durant cette période. Tant que l’activité se maintient, il y a de multiples chances à saisir.
 

Quels sont les métiers les plus en tension ?

On a besoin de talents dans tous les métiers, du manœuvre à l’ouvrier qualifié, du chargé d’affaires au technicien… Mais notre top 5 est : maçon, plombier-chauffagiste, électricien, serrurier et carreleur. Sans oublier les peintres, les métreurs, les dessinateurs 3D… Bref, il y a des offres pour tous.
 

Êtes-vous ouvert aux personnes en reconversion ?

Absolument ! Nous constatons une tendance depuis une décennie dans le bâtiment : de plus en plus de personnes, même jeunes, viennent vers nos métiers en exprimant un besoin de concret pour certains, de retour à l’artisanat pour d’autres mais surtout une volonté de voir l’impact direct de leur travail. Exemple avec le peintre heureux que son client soit satisfait, le plombier qui résout un problème. C’est aussi l’un des seuls secteurs où les métiers offrent la perspective de progresser avec un niveau de formation court (CAP de 2 ans) et de devenir chef d’entreprise au bout de 5-6 ans de carrière.

Le bâtiment répond ainsi à ce désir d’indépendance et d’élévation au mérite, bien que beaucoup de postes salariés offrent également beaucoup de satisfaction, mobilisant un formidable travail d’équipe sur des projets allant de la maison individuelle à la reconstruction du toit de Notre-Dame-de-Paris. Pour revenir à l’actualité, nous sommes en capacité de pouvoir accueillir les talents qui cherchent une autre voie du fait de la crise sanitaire. Les agents de maitrise sont notamment très recherchés et leur requalification est rapide en raison de leur haut niveau de compétences. 
 

Comment la FFB travaille-t-elle avec Pôle emploi pour favoriser les recrutements dans le bâtiment ?

La Fédération Française du Bâtiment attend beaucoup du support de Pôle emploi, de ses fichiers sur les demandeurs d’emploi et les prospects car, comme expliqué, nos besoins sont importants. Citons, côté outils, le succès de la Méthode de Recrutement par Simulation, qui nous permet d’identifier des profils aptes à continuer dans la filière pour y être formés et y exercer. Je ne doute pas de l’engagement des conseillers de Pôle emploi dans leurs contacts avec les entreprises, comme auprès des demandeurs d’emploi et les en remercie. C’est une des clés de la réussite.
 

Bâtiment et innovation, est-ce compatible ?

À 100% ! Déjà l’innovation est portée par les nouvelles exigences environnementales, avec la création de nouveaux matériaux biosourcés (isolants naturels à base de fibres végétales, bois de construction…) et la R&D en matière de performance énergétique. Ensuite, les innovations technologiques et numériques entrent en jeu comme ailleurs. On utilise au quotidien les smartphones, les tablettes, les drones, la réalité virtuelle, les logiciels de modélisation 3D… Nos métiers ne changent pas fondamentalement mais évoluent grâce à ces innovations. Afin de soutenir cet élan créatif, la FFB a lancé dernièrement la Journée de l’Innovation en partenariat, où nous mettons en valeur des start-ups qui nous boostent sur les thématiques de la transition écologique, de la transformation numérique et des nouveaux modes constructifs.
 

Dernier point : le bâtiment et les femmes ?

Accueillir plus de femmes dans nos métiers est clairement un enjeu car, par nature, nous partons avec du retard par rapport à d’autres secteurs, ce qui n’entrave pas notre énergie. Ainsi, actuellement, il y a 12,5% femmes dans le bâtiment, essentiellement dans les bureaux, car elles ne sont que 3 % sur les chantiers. Nous multiplions les sensibilisations pour que le secteur leur réserve un accueil bienveillant et que les prochaines générations de femmes puissent se projeter dans nos métiers. Ainsi le Groupe Femmes Dirigeantes de la FFB intervient dans les écoles en ce sens. 

En outre, comme depuis toujours, le Bâtiment est un secteur d’accueil : la FFB œuvre de façon proactive pour inclure des profils variés, notamment auprès des jeunes issus de quartiers prioritaires de la ville (QPV). Mi-avril nous avons relancé notre opération 15 000 jeunes Talents bâtisseurs pour faire revenir vers l’emploi des jeunes qui en sont éloignés, via des contrats d’apprentissage et de professionnalisation et des stages. La dernière édition, il y a 3 ans, avait permis de signer 21 000 contrats. Continuons nos efforts pour donner une chance à tous les talents !

 

La conjoncture est excellente pour l’emploi dans le bâtiment. Nous avons besoin de toutes les énergies pour recruter les talents dans tous nos métiers, car la bonne santé du secteur est assurée pour la décennie qui vient.

Oliver Salleron
Président de la Fédération Française du Bâtiment

 

 

 

 

SOURCE : https://www.pole-emploi.org/accueil/actualites/2021/batiment--sengager-dans-des-metiers-davenir.html?type=article

 

 


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